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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Caire, de Damiette et de Rosette qui ont une administration à part.

Découragé ou aigri par la lutte qu’il avait eu à soutenir contre l’Angleterre et son influence,

faute et d’organiser sur de larges et solides bases les provinces du Soudan.

    d’Ismaïl-Pacha, fils de Méhémet-Ali, et commandant de la première expédition envoyée dans le Soudan.

    « La race de Méhémet-Ali est brave : Ismaïl-Pacha qui d’ailleurs se montrait administrateur inhabile et sans entrailles, eut bientôt conquis les trois provinces de Dongolah, de Berber et de Sennaar. Son père qui l’aimait beaucoup, ne lui avait demandé que deux choses à son départ pour le Soudan : de l’argent et des hommes. Ismaïl-Pacha n’imagina pas qu’il eut d’autres devoirs à remplir que d’exécuter ces ordres.

    « Des familles entières furent enlevées et conduites à Syène, où Méhémet-Ali formait alors (1820) le noyau d’une armée qu’on disciplinait à l’européenne. Ce fut d’ailleurs un trait de génie du réformateur de l’Égypte d’aller chercher dans l’intérieur de l’Afrique des soldats obéissants et exempts de préjugés pour remplacer une soldatesque fanatique. Mais que de misères individuelles causent souvent l’exécution des plus grands et des plus beaux desseins !…

    … L’esprit de révolte se propagea dans le Soudan. La contrée n’avait pas encore été assez foulée pour que toute énergie fût éteinte parmi ses populations. Leur douceur et leur soumission naturelle tirent place à l’exaspération et au désir de la vengeance. Elles résolurent de se délivrer