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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Mais, pour arriver à organiser la conscription sur les bases que nous venons d’indiquer, il a fallu créer en Égypte un état civil qui permît de connaître exactement le nombre et la date des naissances.

Or, pour qui connaît les mœurs arabes, ce fait qui nous paraît si simple, est un immense triomphe remporté sur les coutumes ou plutôt sur la routine de ces peuples.

Disons que, pour obtenir ce résultat, il a fallu organiser un service de femmes qui sont chargées de passer dans les maisons pour y faire le relevé des naissances. On n’aurait pu sans cela parvenir à en avoir connaissance.

Quant aux décès, ils sont contrôlés par des autorités ad hoc dans les villes, et, dans les campagnes, par les cheics de village.

En matière d’agriculture et de commerce Mohammed-Saïd a suivi une marche diamétralement opposée à celle adoptée par Méhémet-Ali[1]. Le

  1. « Est-ce à dire, se demande ici un des historiens contemporains de l’Égypte (*) que la conduite de Mo-

    (*) M. Paul Merruau dont le savant ouvrage l’Égypte contemporaine nous a été d’un grand secours dans cette partie de notre travail.