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le juif dans l’histoire de france

Chacun, du reste, demeura fidèle à son rôle. Lamartine, devant les périls de la Patrie, s’écria : « Sauvons la France ! » Goudchaux s’écria : « Sauvons Rothschild ! »

La situation de Rothschild était critique, et il emplissait les antichambres de lamentations non sur ce qu’il perdait, mais sur ce qu’il manquait de gagner. Nulle victime n’était moins intéressante ; ainsi que Capefigue nous l’explique[1], il avait soumissionné, en 1847, un emprunt de 250 millions ; de novembre 1847 à février 1848, il avait pu placer cet emprunt en réalisant même, les cours en font foi, un bénéfice modeste de 18 millions de francs.

Avec l’avidité qui le distinguait, Rothschild n’avait pas trouvé ces 18 millions dignes de lui ; il avait gardé les titres en portefeuille. Quand la Révolution éclata, il refusa cyniquement de verser les 170 millions qu’il devait encore, il fit purement et simplement banqueroute. Il n’est point nécessaire, en effet, d’être très versé dans les questions financières, pour comprendre que la chance de gagner implique qu’on accepte le risque de perdre.

La conduite du gouvernement était toute tracée, il n’avait qu’à empoigner ce banqueroutier et qu’à le déposer à Mazas qui justement venait d’être construit.

Le bon Goudchaux, vous le devinez, se garda bien d’agir ainsi, il considérait comme valable la théorie de Rothschild que la parole donnée au goy n’engage pas le Juif. Non seulement il admit en secret cet homme, qui venait de manquer à ses engagements envers l’Etat, à une nouvelle .

    ingouvernables qui ne veulent pas de maîtres, et qu’ils mènent à la baguette en temps de République, par un de leurs employés, Goudchaux ou Léon Say !

  1. Histoire des Grandes Opérations financières.