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le juif dans l’histoire de france

de 1848 : « La France, dit-il, n’a fait que changer de Juifs. »

Peu s’en fallut, cependant, que cette Révolution n’eût une influence considérable sur l’avenir de la France. Dès la proclamation de la République, les paysans du Haut et du Ras-Rhin, si cruellement pressurés, s’étaient précipités sur les demeures des Juifs ; à Heyemheim, notamment, ils s’étaient remis en possession de tout ce qui leur avait été dérobé. Traduits devant le jury à Strasbourg et à Colmar, ils furent acquittés au milieu des acclamations et portés en triomphe.

Devant le jury de Colmar, M. de Sèze, avocat à la Cour d’appel, défendit ces accusés, plus intéressants que les victimes, avec un merveilleux talent et flétrit les Juifs dans une des plus énergiques harangues qui aient jamais retenti dans un prétoire français.

Malheureusement le mouvement était isolé, aucun comité anti-sémitique n’existait alors pour permettre à tous les opprimés de s’entendre et d’agir en commun, et la tentative d’émancipation des chrétiens n’eut pas de suites.

Fould maria d’abord la Juiverie avec l’Empire, et, en sa qualité de ministre d’État, maria ensuite l’Empereur et l’Impératrice en prononçant, sans doute, in petto, toutes les formules de malédictions que contient le Talmud sur l’enfant qui devait naître de ce mariage et qui fut l’infortuné Prince Impérial.


Au début de l’Empire, la Juiverie allemande, représentée par Rothschild, s’efiiaça un peu pour laisser le champ libre à la Juiverie bordelaise représentée par les Pereire, les Millaud, les Solar. Le Juif Mirès entre en scène.