Aller au contenu

Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment de mensonge en lui montrant les lettres qu’il avait fait écrire au Juif par son secrétaire particulier Noël.

Pour être appelé de temps en temps le beau et fier jeune homme, dans le journal Paris, le ministre sacrifiait tranquillement les intérêts de la France.

Le lendemain ce fut bien pis. Un scandale affreux se produisit à la mairie du VIIe arrondissement où étaient réunis les négociants et les fabricants qui se proposaient de soumissionner des fournitures se montant à cent millions. Casimir Périer, pour une raison toute personnelle, s’était arrangé de façon à rendre toute adjudication impossible en frappant à l’improviste tous les marchés d’un droit de 3 fr. 25 %[1].

Quoique, je le répète, les scandales des Cercles et des tripots me semblent avoir une importance beaucoup moins grave que les faits de cette nature, l’affaire du Cercle de la rue Royale mérite d’être notée ici. Ce Cercle qui selon l’expression d’un journal du boulevard, « embaumait la distinction et l’honneur, » exhalait, paraît-il, quelques odeurs moins suaves. J’avoue cependant que tout le bruit mené à ce sujet m’a laissé assez froid. Je n’irai pas jusqu’à m’écrier avec un de mes confrères : « Qu’il y ait un seul coupable, c’est déjà monstrueux en pareil lieu ; plusieurs, ce serait à désespérer de l’Humanité. » On découvrirait que le Jockey-Club est un département de l’Hellade que je ne désespérerai pas de l’Humanité pour cela.

  1. Figaro du 2 mars 1884. Voir aussi le Pot de Vin Arrazat, Gaulois du 25 février 1884, récit très circonstancié et qui n’a été que très insuffisamment démenti par des négociants de Lodève, la légendaire affaire des Bollandistes et enfin l’affaire Arens-Peraldi.