Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/306

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N’est-ce pas bien Franc-Maçon tout cela ? Les hommes qui refusent au pauvre agonisant, dans un hôpital, le cordial de quelque bonne parole du prêtre qui le réconforte et l’encourage, ne sont-ils pas logiques avec eux-mêmes en refusant aux travailleurs le cordial d’un verre de vrai vin qui le remette un peu de ses fatigues ? « Malheur au pauvre ! » dit l’opulent Lockroy. Le riche seul aura droit à avoir un peu d’idéal dans l’âme, un peu de chaleur à l’estomac, un peu d’espoir pour là-haut, un peu de gaieté saine ici-bas. »

Si l’on pouvait mettre l’air qu’on respire en exploitation, ces aigrefins formeraient un syndicat pour empêcher les indigents d’en profiter. À défaut de l’air nos braves républicains eurent l’idée d’exploiter les débris jetés à la borne. Qui eût imaginé qu’un gouvernement prétendu démocratique pût avoir seulement la pensée d’interdire aux déshérités de recueillir pour soutenir leur misérable existence, les rebuts de la ville magnifique, de ramasser les miettes de la fête ? Cette implacable dureté a peine même à se concevoir. Les hommes du jour ne reculèrent pas devant l’odieux de cette mesure.

L’affaire était bonne. D’après les calculs les plus modé-

    1852, qui prive de leurs droits électoraux les empoisonneurs publics. Dans une réunion organisée le 20 mars 1885, au Cirque d’Hiver, sous la présidence de M. Tony-Révillon, les députes présents s’engagèrent à saisir la Chambre de cette question. Dans la séance du Conseil général du 6 juillet 1885, Mesureur, le débaptiseur de rues, prit en main la cause de ceux qui baptisent le vin, et fit voter une proposition tendant à les relever de leurs condamnations.
        Cela ne suffisait pas encore à ce maître de l’époque, qu’on a appele le roi Mastroquet. Il y eut, aux élections de 1885, un candidat de marchands de vin mouilleurs, Auguste Hude, et grâce à la Franc-Maçonnerie il fut nommé !