Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/112

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pour la découverte et la punition des coupables. La presse dans la province est sous la dictée arbitraire du gouvernement ; l’autorité les supprima tous deux. Un gouvernement qui se refusa à la connaissance des criminels ne s’embarrasse guère de les punir ; mais pourquoi cette indolence affectée ? M. Théophile Cramahé, lieutenant-gouverneur à l’époque de ces deux suppressions, réside aujourd’hui dans le sein de l’Angleterre au voisinage de Richmond ; il ne dépend que du ministère de s’éclairer sur ce mystère d’État ; mais en attendant voici l’information que je dois moi-même à toute l’Angleterre : c’était un magistrat que le tribunal du public suspectait tout d’une voix, comme le coupable présumé de tant de violations. Il n’était d’ailleurs question que d’une victime canadienne, qu’on avait conjuré de ruiner, et même d’immoler. L’honneur de la magistrature, qui aurait été terni par l’enquête seule, était bien de toute autre conséquence, que la fortune et le sang d’un nouveau sujet. Ainsi du moins sembla le prononcer le gouvernement de Québec, par son inaction et son silence, à la face de toute une province.

Quant aux poursuites criminelles de tant de conspirateurs déchaînés que j’aurais dû, pour l’existence de la société, livrer en victimes à toute la sévérité des lois, c’est en effet une ressource de réserve pour tous les opprimés ; mais comme civilement excommuniée,