Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/144

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lumer contre moi tout le feu et les volcans de la passion du général Haldimand : « D’après ces principes, je dirai par représentation à M. le général Haldimand et à M. Crahamé, que s’ils n’ont pas projeté et juré ma destruction, et celle de ma famille, ils auront égard à la représentation que je vais leur faire, et ils ne me feront pas plus longtemps souffrir dans ma prison,… l’une des plus dures prisons où je suis malade.»

Si tous les rois de la Terre, assemblée dans le Concile œcuménique, avaient (sans voie juridique, et sans assignation de corps de délit) décerné contre ma personne l’horrible nuée de châtiments, que m’a infligés de sa seule autorité, et de son unique mouvement, le haut et puissant général Haldimand, je n’aurais pas cru violer le respect dû à leurs universelles majestés, que de déférer des plaintes si modestes, à leurs tribunaux réunis. Ces monarques, faits pour le trône, et préparés par la nature et l’éducation pour y siéger, au nom de la justice et de l’humanité, pour la direction et le bonheur de toutes les sociétés nationales, auraient trouvé, dans leur destination officielle et publique, des excuses, des apologies même, pour une si légitime complainte. Le général Haldimand n’est que représentant de roi, de représentation bien éloignée ; et encore n’est-ce que par intrusion, de passage, et par l’entremise de l’aveugle faveur. Cet homme, parvenu de