Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/261

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chaque classe défrayerait des députés ; ce ne serait pour chaque individu qu’une pure misère, dont vous seriez bien abondamment repayés par le succès, qui alors serait sûrement à vous. Si cependant un si grand nombre de députés alarmait votre économie, réduisez-le de moité, ou même à un représentant pour chaque classe.

Mais ici, une influence maligne, sortie des vapeurs impures des passions de quelques faux frères, peut seule corrompre, et faire mourir parmi vous, jusqu’au germe de l’espérance du bonheur public. À la première démarche que la publication de ces réflexions pourrait susciter, la faction bruyante et courroucée des Mabane, des Fraser, des de Rouville, et de quelques mercenaires flatteurs, en place, va sur le champ sonner l’alarme dans tout le Canada ; je la vois d’avance volant de rue en rue, y promenant ses chagrins et ses frayeurs, qu’elle s’essayera d’universaliser et d’approprier à tous les cœurs, à la faveur du tumulte et du vacarme ; je le suis de l’œil, frappant de porte en porte, une adresse à la main, fabriquée dans les forges de l’imposture et du mensonge, concertés ensemble pour soutenir le triomphe de la tyrannie du despotisme, et faire signer, à force de souplesse, de menaces et d’artifices, aux citoyens effrayés et surpris, que l’administration du général Haldimand a été l’administration de la justice, de l’humanité, de la bienfaisance, et que le gouvernement