Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/302

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La motion qualifie ces secours et cette protection que nous avons dus, durant la guerre, à nos maîtres, de résultat qui a émané du bill de Québec : cette qualification est une insulte faite tout à la fois et au souverain et à la nation, comme s’ils avaient eu besoin d’apprendre d’un acte législatif à protéger et à défendre des sujets et que le meilleur des princes n’eût pas trouvé dans son propre cœur tout seul et le peuple anglais dans l’esprit national qui l’anime, la protection et la défense que méritent des sujets attaqués par l’ennemi. La motion manque d’ailleurs ici de logique ; car dans tout le bill de Québec, on ne lit aucun trait lié d’analogie, ou de près ou de loin, avec la défense militaire du Canada, qui d’ailleurs est, de constitution, un point de détail ressortissant au pouvoir exécutif sur qui le parlement dans la législation n’anticipe jamais… La motion approprie à « l’esprit de tolérance et de générosité la conservation de la religion catholique de la province ; » c’est la flatterie qui parle ici, mais une flatterie qui se connaît bien peu en vertus : la préservation de cette religion avait été stipulée dans la capitulation de Montréal et confirmée à Fontainebleau dans le traité ; être fidèle à ses paroles et à ses serments, c’est justice, probité, honneur, c’est-à-dire vertus de devoir et non de surérogation, telles que la tolérance et la générosité.

La motion exalte le bill de Québec comme « la source bienfaisante d’où ont découlé sur la pro-