Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

exemplaire des crimes administrateurs qui leur ont donné naissance. La gloire du règne du meilleur des princes serait ternie par la continuité des désastres d’un si grand corps des sujets et par l’inaction administratrice à y appliquer les remèdes. Quand un si grand objet que l’honneur du souverain parle, tout annonce la concurrence de milord Sydney, qui en est ici officiellement et solidairement chargé.

Mais le général Haldimand dédaignerait d’un triomphe partial et incomplet ; sa justification et sa gloire plénières ne peuvent éclater aux yeux des peuples dans toute la plénitude de leur splendeur que par la disgrâce et la dégradation de tout ses opposants ; aussi est-il écrit en caractères signalés, dans les instructions de M. Williams, de poursuivre, à outrance, la déposition soudaine des six vertueux conseillers, qui, par leurs généreux protêts, ont appelé au tribunal de Sa Majesté des derniers décrets du Conseil législatif de Québec. Milord, une telle dégradation serait le dernier coup porté à l’espérance du retour de la félicité dans la province de Québec ; ce serait d’avance anathématiser et exclure pour jamais des places provinciales, tous ces honnêtes patriotes et ces vertueux sujets, qui, dans une dignité publique, ne prisent que le pouvoir qu’elle donne d’être serviables à leurs concitoyens, pour y substituer une cohue vendue de mercenaires, faits de sentiments et d’office, pour