Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/66

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Milord, votre prédécesseur2, qui s’intéressait en faveur du coupable, (car la souple flatterie ne manque pas d’amis) tout coupable qu’il semblait le reconnaître, se reposait, pour sa sécurité, sur l’opulence de l’oppresseur et la modicité des circonstances de l’opprimé. Il est bien loin de ma façon de penser d’envier au général Haldimand des trésors entassés par les voies à qui il les doit ; il est vrai, hélas ! et que trop vrai, qu’à peine me reste-t-il dans les mains quelques débris de cette fortune brillante, qui me distinguait en Canada ; mais ces minces débris, échappés à sa tyrannie, me suffiront pour le faire punir, pourvu que des délais injustes et affectés ne viennent pas se mettre de la partie pour consommer graduellement la ruine d’un malheureux qu’on veut écraser tout à fait ; et cela, pour sauver un persécuteur déclaré : mais, Milord Sidney n’eut jamais un cœur injuste, ni fait pour l’être par faiblesse et par accident ; il ne peut devenir le fauteur et le protecteur de l’injustice ; il cesserait dès lors d’être lui-même ; et c’est sur Milord Sidney seul que je fonde mes espérances sur le sujet présent.

J’ai l’honneur d’être, avec le respect le plus profond,
milord,
de votre seigneurie,
le très-humble et
très-obéissant serviteur,
Pierre du Calvet.