Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/9

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de leur clergé et la confirmation totale du bill qu’ils savent, dans leur conscience, avoir asservi leur patrie. Belle leçon, qu’il n’y a rien de sacré à l’intérêt, pas même le culte de l’Être suprême !

Ah ! je suis protestant ; mais au moins dans ma publication, j’ai suivi des principes d’équité bien différents et qui sont de toutes les religions : lisez les termes honorables sur lesquels je cite la vôtre ; avec quel respect je fais mention de votre clergé et de vos communautés ; avec quelle droiture je rends justice à leurs vertus ; et avec quelle chaleur, enfin, je soutiens et je défends leurs droits nationaux et même religieux : c’est à vous maintenant à vous défendre vous-mêmes. Si, imitant le passé, vous êtes les spectateurs oisifs et insensibles des événements, eh bien ! votre province va être pour longtemps confirmée dans son esclavage, jusqu’à ce que le désespoir au moins lui suscite des vengeurs : mais en attendant, les loyalistes, réfugiés chez vous, chercheront bientôt leur liberté et leur salut dans la fuite ; avec le temps, tous les gens d’honneur et de sentiment imiteront leur exemple : quant à moi, à Dieu ne plaise que je reparaisse dans une province, tandis qu’on y sera exposé à être impunément assassiné chez soi, comme vous avez été plus d’une fois les témoins, que j’ai été sur le point de l’être chez moi. Je finis à ce trait ; c’est à vous à voir, s’il vous convient de vivre dans un vrai coupe-gorge,