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Barbier (janvier 1742), est à présent l’élection de l’Empereur, qui a dû se faire le 24 de ce mois. On dit qu’on a proposé à M. le Cardinal de faire savoir cette nouvelle en cinq heures, par le moyen de canons qu’on aurait portés de deux lieues en deux lieues. Mais le transport des canons pour cette opération aurait coûté 12 000 livres, et M. le Cardinal n’a pas voulu faire cette dépense. Il est plus patient. » Le 10 novembre 1778. Bachaumont écrit : « On parle de signaux qu’on prépare pour qu’en trois heures la cour de Vienne soit instruite de l’accouchement de Sa Majesté. Ces signaux s’exécuteront par des coups de canon, si le vent le permet, ou l’on y suppléera par des feux allumés de distance en distance. »

Deux hommes, connus pour toute autre chose que leur participation à des travaux scientifiques, inventèrent un procédé de correspondance aérienne ; le premier est Dupuis, l’auteur de l’Origine de tous les cultes, le second est l’avocat Linguet, qui écrivit la Bastille dévoilée. Ce dernier, en 1782, enfermé en vertu d’une lettre de cachet, offrait pour prix de sa liberté d’indiquer au ministre un moyen de transmettre aux distances les plus éloignées des nouvelles de quelque espèce et de quelque longueur qu’elles fussent, avec une rapidité presque égale à l’imagination[1]. » Le secret a été bien gardé ; car, malgré une expérience faite en présence de commissaires délégués, on ne sait en quoi consistait le procédé inventé par le prisonnier pendant son séjour à la Bastille. Dupuis, qui s’était servi utilement de son système

  1. Un couplet de chanson a gardé le souvenir de la tentative d’invention de Linguet :

    Que Linguet de sa courtine
    Veuille apprendre à notre orgueil
    Que l’on peut en un clin d’œil
    Se faire entendre de Chine :
    Eh ! qu’est qu’ça m’fait à moi ?
    On m’entend de ma cuisine,
    Ah ! qu’est qu’ça m’fait à moi.
    Quand je chante et quand je bois ?