Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/115

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Écouen, avait 35 kilomètres d’étendue. À quatre heures et demie de l’après-midi, l’opération commença ; l’appareil de Ménilmontant se mit en mouvement et transmit en onze minutes à Saint-Martin-du-Tertre une dépêche de vingt-neuf mots ainsi conçue : « Daunou est arrivé ici ; il annonce que la Convention nationale vient d’autoriser son comité de sûreté générale à apposer les scellés sur les papiers des représentants du peuple. » Le poste de Saint-Martin-du-Tertre, après avoir répété la dépêche et prouvé ainsi qu’il l’avait reçue et comprise, expédia en neuf minutes une phrase de vingt-six mots. « Les habitants de cette belle contrée sont dignes de la liberté par leur amour pour elle et leur respect pour la Convention nationale et les lois. » Puis les commissaires causèrent entre eux à l’aide du télégraphe. « La commission et toute l’assistance, dit M. Édouard Gerpach[1] furent émerveillés de ce résultat ; la télégraphie était créée. »

Le 26 juillet 1795, la Convention, après avoir entendu la lecture des dépêches de Beauharnais qui annonçait un succès à Landau, voté un décret sur les accaparements, chargé le comité de sûreté générale de présenter sous trois jours l’acte d’accusation contre Brissot, appris un échec des patriotes en Vendée ; après avoir écouté Legendre, qui prenait la défense de Westermann accusé de trahison, la Convention, sur la proposition de Lakanal, adopta le décret suivant : « La Convention nationale accorde au citoyen Chappe le titre d’ingénieur-télégraphe aux appointements de lieutenant de génie, charge son comité de salut public d’examiner quelles sont les lignes qu’il importe à la république d’établir dans les circonstances présentes[2]. »

  1. Histoire administrative de la Télégraphie aérienne en France, p. 21.
  2. Moniteur universel, no 210. — 1793.