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NUMÉRO 9


Doléances, souhaits et proposition des loueurs des carrosses de place et des loueurs des carrosses de remise, avec prière au public de les insérer dans les cahiers de la ville de Paris.
(Sans lieu ni date, ni nom d’imprimeur.)


DOLÉANCES

De nous, soussignés, loueurs des carrosses de place et des carrosses de remise de la ville et fauxbourgs de Paris, contre les priviléges et vexations exercés à notre détriment, au préjudice de l’intérêt, de la liberté et de la commodité du public :

1o Par le sieur Pierre Perreau et compagnie, ayant le privilége exclusif des carrosses de place et celui des voitures et messageries des environs de Paris ;

2o Par la Compagnie ayant le privilége exclusif des voitures publiques pour le service de Paris à la cour ;

3o Par la Compagnie ayant le privilége exclusif des diligences et messageries du royaume ;

4o Par les Maîtres-postes, s’attribuant aussi un privilége exclusif ;

5o Enfin, par le privilége exclusif du Bureau de la Fosse vétérinaire.

À travers tant de priviléges exclusifs qui s’entre-choquent et se nuisent mutuellement, il est impossible que nous servions le public d’une manière utile pour nous et agréable pour lui.

Notre existence est vendue aux privilégiés ; ils nous soumettent à des contributions excessives ; sans cesse ils nous prennent en contravention ; la fraude ne se présume point, et toujours la présomption de fraude est contre nous. Semblables au Pénitent de la fable, partout on crie haro sur nous ; à tort ou à raison, nous sommes par provision condamnés, saisis et ruinés, sans être entendus ni défendus ; nous n’avons ni le temps ni le moyen de nous défendre.

Les priviléges exclusifs sont la cause de notre infortune, et notre infortune fait que le public, quoique en payant beaucoup, est très-mal servi.

Pour comble de malheur, les plaintes du public frappent sur nous, sans faire attention aux causes du mauvais état de nos co-