Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/150

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laquelle Mercier protestait déjà de son temps, dans le Tableau de Paris ; je parle des gaveurs. Les pigeons sont expédiés vivants, dans des paniers légers et fermés ; au fur et à mesure qu’ils parviennent sur le marché, ils sont déballés et passés à un homme qui, s’emplissant la bouche d’eau tiède et de grains de vesce, pousse cette nourriture forcée dans le bec de « la volatile malheureuse ». Le gavage se fait avec une rapidité extraordinaire et ne doit pas produire des bénéfices considérables, car cette opération disgracieuse est payée à raison de 30 centimes par douzaine de pigeons ; encore faut-il fournir les graines.

Pendant l’année 1868, 12 506 744 pièces de volaille et de gibier ont été vendues et ont produit 27 785 622 fr. 41 cent. sur ce marché qui est bien moins alimenté qu’il ne pourrait l’être, car beaucoup de particuliers et de marchands de comestibles se font expédier directement les animaux dont ils ont besoin, quitte à payer à l’octroi des droits plus élevés que ceux qui sont exigés aux Halles. Les apports de gibier pendant la période de chasse 1868-1869 ont atteint le chiffre de 1 634 357 pièces, dont le détail intéressera tout chasseur[1]. Ce qui domine, c’est l’alouette, car on en a compté 756 688 ; mais l’affluence en varie singulièrement selon les époques : en octobre, 310 611 ont paru sur le marché ; septembre n’en a fourni que 125. Il en est à peu près ainsi de tous les gibiers : 12 174 cailles en septembre, 56 en janvier ; sur les 22 162 bécasses, 66 arrivent dans le mois de l’ouverture de la chasse, et 8 438 en novembre ; les 11 996 daims, cerfs et chevreuils se répartissent à proportions à peu près égales en novembre, décembre et janvier ; pour les 63 008 fai-

  1. Il y a une diminution notable sur la campagne de chasse 1867-68, qui avait amené 2 114 295 pièces de gibier aux Halles. — Voy. Pièces justificatives, 4.