Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/259

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la fabrication, mais sous la surveillance immédiate des agents de la commission impériale.

La salle où sont contenues les presses est monumentale ; jadis elle était destinée aux balanciers ; elle se termine par une sorte d’abside en demi-rotonde d’où les contrôleurs et leurs employés, embrassant d’un coup d’œil l’ensemble des travaux, ne laissent échapper aucun détail de la fabrication. Les presses, mues à la vapeur, sont alignées de chaque côté derrière une balustrade qui en défend l’approche ; chacune d’elles est sous la direction d’un ouvrier spécial. Grâce à un mécanisme très-simple et très-ingénieux, la pièce est instantanément frappée sur les deux faces et sur la tranche.

Une bielle et un levier déterminent le mouvement d’une colonne à la base de laquelle le coin de pile est fixé ; à la partie inférieure, précisément au-dessous de la colonne qui se baisse et se relève, une boîte jouant sur une rotule porte le coin de tête entouré de la virole brisée qui, montée sur ressorts, s’écarte et se resserre par un mouvement alternatif. La distance ménagée entre les deux coins est réglée par une vis ; si un flan est placé de façon à combler cet intervalle, il se trouve entre les deux coins qui le pressent simultanément avec une force équivalant, dit-on, au poids de 20 000 kilogrammes, et reçoit du même coup la triple empreinte nécessaire à toute monnaie garantie. Tel est ce système, surtout précieux par la rapidité de fabrication qu’il permet d’atteindre.

Un godet dressé sur la tablette reçoit de l’ouvrier conducteur une pile de flans qui, saisis par un organe articulé nommé main-poseur, sont poussés dans la cavité circulaire formée par la virole ; dès que le flan est frappé, il est remonté par le mouvement de la boîte et dirigé vers une gouttière qui le fait glisser dans une sébile posée sur le plancher. La machine a en outre