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impériale. — Pièces rares. — Le Charles X de 1595. — L’écu de Calonne. — La monnaie de Berthier. — Monnaies obsidionales. — Collection des poinçons et des coins. — Rosette et bronze. — Périssent les coins ! — Annexes du musée.


L’ancienne Monnaie des médailles était aux Étuves. Vers le commencement du dix-septième siècle, elle fut transportée au rez-de-chaussée de la grande galerie du Louvre construite par Henri IV. Sous la Révolution, on la ferma ; elle fut réorganisée en 1804 par Napoléon, qui en fit une annexe de l’hôtel du quai Conti. Jusqu’en 1830, le balancier des médailles releva directement de la liste civile ; mais depuis cette époque il est exploité par le directeur de la fabrication des monnaies. Les médailles, œuvres d’art commémoratives d’un événement important ou d’un grand homme, n’ont aucun caractère légal et ne servent point aux échanges. Elles n’ont pas besoin par conséquent d’être frappées avec rapidité ; aussi elles ont échappé à la presse, et sont restées soumises au balancier, instrument d’une certaine lenteur, d’un maniement pénible, mais à l’aide duquel on peut obtenir des résultats excellents. Les ateliers des médailles, soumis aussi au contrôle de la commission, sont séparés des ateliers où l’on frappe les monnaies.

Ce sont de grandes salles situées au rez-de-chaussée et dans lesquelles les balanciers, solidement établis sur d’épais massifs en maçonnerie, étendent les longues barres de fer armées de boules de cuivre à l’aide desquelles on les fait mouvoir. Napoléon, qui, avec sagacité, portait un très-sérieux intérêt à la beauté des monnaies et des médailles frappées sous son règne, ne dédaigna pas de donner quelques canons ennemis pour faire des balanciers. Ces derniers sont ornés d’une inscription : « Bronze des canons pris sur les Russes à Austerlitz. » Du reste, on doit croire que, malgré le travail qu’on leur impose, les balanciers ont la vie