Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/344

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entendu, les appoints au-dessous de 50 francs ; mais comme ces billets sont au porteur et qu’on peut immédiatement les convertir en espèces, elle a un bureau de change qui est fort occupé et regorge de monde à toute heure du jour. Il est très-surveillé, car il ne manque pas de gens à mine douteuse qui viennent y chercher fortune. Toute somme inférieure à 10 000 francs est changée à ce bureau ; pour les sommes supérieures, on doit s’adresser à la caisse principale. Le maniement des fonds exigé par le change des billets en or a été pendant l’année 1868 de 722 515 000 francs, dont 374 208 000 francs pour la caisse de change et 348 307 000 francs pour la caisse principale. À propos de ce bureau et de toutes les autres caisses de la Banque, il existe dans le public une opinion qu’il convient de rectifier. On croit généralement et l’on dit volontiers que tout versement fait par la Banque est considéré comme définitif et que si, par distraction, le caissier a payé plus qu’il ne devait, la somme totale est légitimement acquise à celui qui l’a reçue. Il n’en est rien, et, comme les caissiers sont personnellement responsables de leurs opérations, ils réclament par tous les moyens en usage, et font rentrer les erreurs en trop que la probité la moins chatouilleuse devrait engager à restituer sans délai.

Toutes les affaires d’une nature litigieuse sont transmises à un bureau de contentieux, qui ne manque pas d’occupation. La façon de procéder de la Banque, en certaines matières, mérite d’être expliquée. Lorsque la Banque est forcée de poursuivre un débiteur, elle fait sa grosse voix, elle menace beaucoup ; mais en réalité elle fait plus de bruit que de besogne, car elle a pour principe de ne jamais pousser les choses à l’extrême et de ne pas arriver aux dernières rigueurs. Même dans les plus mauvaises époques, en 1848 par exemple, lorsque