Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/90

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dureté extérieure les épouvante, la brutalité les ferme pour toujours ; comme des êtres chétifs et mal venus, ces pauvres créatures, déshéritées d’elles-mêmes et des autres, sont sujettes à des saisissements subits, à des terreurs inexplicables qui leur donnent une invincible obtusité. Telle fille s’attendrira sous l’influence d’une douce parole ou d’un bon procédé, mais restera impassible, apathique, muette devant des injures et des mauvais traitements. Autant par un sentiment naturel de pitié pour une telle déchéance que par besoin de pénétrer la vérité, on n’est point sans commisération à leur égard, et dans bien des cas elles ont pu reconnaître l’indulgence dont on avait fait preuve envers elles par des révélations très-précieuses, car lorsqu’un crime est commis à Paris, il est rare qu’elles n’en sachent pas le dernier mot.

ii. — la sureté.

Origine. — Vidocq. — Coco-Lacour. — Épuration. — Arrêté du 15 novembre 1832. — Moralité. — Personnel de la sûreté. — 145 agents ; 35 751 arrestations. — Chasseurs. — Courage. — Patience. — Persistance. — Sagacité. — Un coup d’amateur. — Le cabriolet. — La ligotte. — Se camoufler. — Ancien ambassadeur. — Forçat évadé. — Indicateurs. — Voleurs délateurs. — La musique. — B. Poncet. — Troppmann. — Le coton. — Les bijoutiers anglais et la sûreté. — Surveillance. — Rupture de ban. — Sensibilité des criminels. — Monsieur Claude.


Le personnel des différentes branches du service actif s’occupe incidemment des malfaiteurs ; mais la recherche et l’arrestation de ces derniers appartiennent d’une façon spéciale à une brigade composée d’hommes d’un dévouement à toute épreuve et qu’on appelle exclusivement le service de sûreté, ou simplement, en langage administratif, la sûreté. Ce service, qui est la vraie sauvegarde de Paris, est d’institution récente ; mais depuis sa création il a subi des modifications morales