Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/246

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mais à certaines époques de l’année, aux moments de la fenaison et de la chute des feuilles, il y a là une équipe d’employés qui se relayent le jour et la nuit, car c’est de demi-heure en demi-heure qu’il faut relever les grilles, sans cela elles seraient oblitérées par les détritus végétaux, puis rompues par le poids de ceux-ci, et ne livreraient passage qu’à une eau devenue promptement putride et malsaine.

L’eau de l’Ourcq, après avoir franchi un court canal couvert, apparaît dans un bassin carré, fermé avec des vannes et muni d’une lourde roue à amples palettes. C’est le compteur hydraulique ; nous n’en sommes plus à la jauge des Prés-Saint-Gervais. On a calculé qu’il est nécessaire que 11 200 litres d’eau passent sous la roue pour faire faire à celle-ci une révolution complète. On lève la vanne, l’eau suit sa pente. La roue est mise en mouvement, un bras de fer articulé, emmanché au moyeu, fait jaillir dans un tableau accroché à la muraille un numéro toutes les fois qu’un tour est révolu. Si l’on calcule le nombre de secondes et la quantité connue d’eau exigée pour un tour de roue, on obtient facilement la jauge de vingt-quatre heures.

En sortant de l’établissement de la Villette, l’Ourcq se dirige par une conduite sous terre vers le faubourg Saint-Martin, et par l’aqueduc de ceinture sur les réservoirs de Monceaux. Cet aqueduc n’apparaît jamais au-dessus du sol ; il suit la rue de l’Aqueduc, la place Roubaix, l’avenue Trudaine, la rue de Laval, la rue de Douai ; là il remonte vers la place Clichy et gagne « l’épanouissement » par le boulevard des Batignolles. Lorsque l’on est rue Lafayette, sur ce pont qui domine le rail-way de l’Est, on le voit très-nettement passer au-dessus de la voie dans une forte cage de pierre appuyée sur des poutres de fer. Du point de départ au point d’arrivée, il mesure 4 238 mètres 59. Il faut y descendre par le regard de la Corderie qui s’ou-