Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/298

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mière qui pût leur prouver la supériorité évidente de ce genre d’éclairage ; enfin, dans la nuit du 31 décembre 1829 au 1er janvier 1830, la rue de la Paix fut éclairée au gaz ; six mois après, c’était le tour de la rue Vivienne. Le procès était gagné ; très-prudemment, un à un pour ainsi dire, on décrocha les vieux réverbères et on les remplaça par des candélabres. L’opposition du reste fut des plus ardentes, et bien des hommes d’un vif esprit, d’une grande intelligence, firent à l’établissement du nouveau mode d’éclairage une guerre acharnée. Charles Nodier se distingua par une violence extrême : les arbres meurent, les peintures des cafés noircissent, des gens sont asphyxiés, des voitures versent dans un trou creusé au milieu de la chaussée, le feu a pris à la maison, la devanture d’une boutique a sauté, le choléra s’abat sur la ville. — À qui la faute ? Au gaz hydrogène. Il ne tarit pas, il y revient sans cesse ; les sept plaies d’Égypte lui semblent préférables. Le gouvernement de Juillet n’en tint compte, passa outre et fit bien. Nous avons dit qu’à l’heure de la révolution de Février Paris comptait déjà plus de 8 000 lanternes à gaz.

Plusieurs compagnies s’étaient organisées ; une première fusion les rapprocha en 1855 ; mais après le décret d’annexion de la banlieue à Paris on se trouva en présence de diverses exploitations industrielles qui alimentaient les communes suburbaines. L’unité de service et de fabrication, si utile en pareil cas, n’existait plus. Pour remédier à cet inconvénient, on réunit toutes les sociétés en une seule, sous le titre de Compagnie parisienne d’éclairage et de chauffage par le gaz. C’est celle qui fonctionne aujourd’hui. Elle éclaire Paris et pousse même ses conduites à plusieurs kilomètres au delà des murs d’enceinte.

Son siège administratif est rue Condorcet, sur l’empla-