Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/327

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discutent sur le fait, en recherchent attentivement les causes, et tombent d’accord pour déclarer que les ouvriers ont été tués par le regard d’un basilic qui sans doute est blotti dans une excavation de l’égout.

En 1667, la lieutenance de police est créée. La Reynie s’occupe d’assainir la ville ; dès sa première année d’exercice, il consacre 187 000 livres au pavage des rues[1]. Un changement de costume indique immédiatement le résultat obtenu ; on substitue le soulier à la forte botte montante que l’on portait depuis si longtemps. Un arrêté de police ordonne que, tous les ans, le prévôt des marchands, en personne, accompagné des échevins et du maître des œuvres, fera la visite des égouts et s’assurera qu’ils sont en bon état ; les procès-verbaux de ces visites seront transcrits sur les registres de la ville. Lorsque l’on élève l’hôtel des Invalides, on n’oublie pas de construire un égout qui, sous l’esplanade, va se jeter à la Seine.

Le grand égout n’en allait pas mieux ; le lit, exhaussé par les matières solides qui tombaient au fond, n’avait plus la pente nécessaire ; il était engorgé, encombré, et ressemblait à un dépôt de voirie. Les égouts voûtés de la rue Saint-Louis, de la rue Vieille-du-Temple ne fonctionnaient plus ; les riverains en demandent la suppression, et offrent spontanément de contribuer pour une large part à la dépense que de tels travaux devront nécessiter. Un arrêt du conseil en date du 24 avril 1691 chargea une commission compétente d’étudier ce qu’il y avait à faire. Tout était à faire, on le reconnut. On fut effrayé des sommes énormes que les rectifications de pente et de parcours allaient absorber, — et puis les

  1. La médaille commémorative a pour revers : La ville de Paris, appuyant les pieds sur une voie pavée, élevant un niveau de la main droite et maintenant de la main gauche une roue en équilibre : Urbs nova lapide strata, 1667.