Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/336

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s’il était possible, pour la rendre inoffensive. Il y réussit. Le nettoyage dura sept mois, car il ne fallut pas enlever moins de 6 430 tombereaux de matières molles ou solides ; l’odeur était si particulièrement redoutable, que les habitants de la rue Amelot émigrèrent en masse pendant le temps que durèrent les travaux d’assainissement. Autour des regards d’extraction, on brûlait des bois résineux qu’on aspergeait de vinaigre et où l’on jetait des baies de genévrier et du soufre, comme dans les lazarets d’Orient. On ne savait comment neutraliser ces émanations délétères ; l’hypochlorite de soude, qu’on appelle le chlorure Labarraque, n’était point encore bien connu, et il n’était guère question d’acide phénique. Les murailles des maisons avaient été pénétrées si profondément, qu’on fut obligé dans plus d’un endroit de les recrépir à nouveau.

Certes on avait péché par négligence ; pour qu’un égout fût arrivé à être empoisonné au point de devenir un danger public, on avait dû n’y pas regarder de bien près ; mais les inspecteurs chargés de ce soin étaient en quelque sorte excusables, car ils ne disposaient que d’un personnel vraiment dérisoire, et à l’insuffisance duquel il est difficile de croire lorsque l’on n’en a pas eu la preuve entre les mains ; sous la Restauration, pour pourvoir à l’entretien de 35 846 mètres d’égouts, bas, étroits, s’engorgeant avec une facilité désastreuse, refoulés par les eaux de la Seine lors des grandes crues, remplis et au delà par une ondée un peu forte, les inspecteurs avaient sous leurs ordres une brigade de vingt-quatre hommes !

ii. — les collecteurs.

Longueur totale des anciens égouts. — M. Belgrand. — Plan scientifique. — 772 846 mètres. — Les catégories. — Collecteur départe-