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NUMÉRO 6


Assise par le Roi de la première pierre du grand regard de Rungis.


Le jeudi, onzième jour de juillet 1613, M. de Liancourt, gouverneur de Paris, est venu en l’hôtel d’icelle ville avertir MM. les prévôt des marchands et échevins que le roi désiroit aller samedi prochain voir les sources des fontaines de Rungis, à ce que mesdits sieurs eussent à donner ordre aux préparatifs nécessaires ; de quoi mesdits sieurs se réjouissant de l’honneur que Sa Majesté feroit à la dite ville, ont aussitôt envoyé quérir Martial Coeffier, cuisinier ordinaire de la ville, et le sieur Marin Villier, tapissier, tant pour faire le festin que pour préparer les meubles précieux où Sa Majesté prendra son dîner ; et suivant ce, le lendemain vendredi, douzième du dit mois, mes dits sieurs les prévôt des marchands et échevins furent au Louvre prier Sa Majesté d’aller aux dites fontaines, et si elle avoit agréable de prendre son dîner au château de Cachant ; ce qu’ayant été promis par sa dite Majesté, mes dits sieurs de la ville, ayant donné ordre à tout ce qui étoit nécessaire, tant pour le dîner, meubles, que toute autre chose, partirent de cette ville, le samedi, treizième du dit mois, avec messieurs les procureurs du roi, greffier et receveur de la dite ville, et allèrent jusqu’à La Saussoye, attendre sa dite Majesté, laquelle vint incontinent, suivie de monseigneur le duc de Montbason, mondit sieur le gouverneur, M. de Souveray et autres seigneurs, avec aussi sa compagnie de chevau-légers. Mesdits sieurs firent la révérence au roi ; ce fait, poursuivirent leur chemin jusques aux dites fontaines de Rungis, où étant, Sa Majesté mit pied à terre pour voir les sources des dites fontaines, où il avoit cinq ou six cents ouvriers qui travaillaient à faire les dites tranchées et autres ouvrages pour la conduite des dites eaux, dont Sa Majesté reçut un fort grand contentement, disant que son peuple en recevroit bien de la commodité : ce fait, mesdits sieurs de la ville supplièrent Sa Majesté de prendre son chemin vers le dit Cachant, où se faisaient les préparatifs du dîner ; ce qu’il leur accorda, et en y allant, fit quelque exercice de la chasse. Arrivés au dit Cachant, mesdits sieurs de la ville firent mettre sur table, où il y avoit quatre tables et quatre plats préparés pour le dit festin, et étoient les chambres, salles et cabinets du château fort bien parés en meubles, tant de tapisseries d’or et