Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/104

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Qu'il a gagné les coeurs que vous croyez fidèles.

Dynamis

Et même je connais, moi qui dois le haïr,

Qu'il me gagna moi-même afin de me trahir ;

Et que par une erreur qu'un Dieu me fait connaître

J'étais sans y penser du parti de ce traître.

Non, je ne doute plus de ces noirs attentats,

Par qui ce furieux menaçait mes États.

Le criminel qui fuit d'un Juge légitime

Imprime à chaque pas des marques de son crime ;

Et sans qu'il soit besoin d'un autre délateur,

Lui-même il est son Juge et son accusateur

Mais connaître le traître et sa pratique noire,

Est un commencement de force et de victoire.

Proclée

Mais ce mal est suivi d'un mal qu'on n'attend pas,

Et Trasile en fuyant l'a semé sur ces pas.

On sait de tous côtés ce qu'a dit Euristène,

La ville s'en alarme, et chacun est en peine.

Cependant Poliante est en armes sorti ;

L'on dit qu'il prend la fuite, et non votre parti ;

Et qu'enfin le remords, le bourreau de sa faute,

Pour le gêner ailleurs vous l'enlève, et vous l'ôte.