Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Me remontrer ma faute, et non pas la flatter.

Périssent ces esprits, dont le soin mercenaire

Tâche en nous conseillant seulement de nous plaire.

Mais enfin il est temps de vous montrer mon coeur :

Jusqu'ici pour Arcas j'ai feint peu de rigueur,

J'ai su, j'ai su tenir mes passions contraintes,

Tandis que le besoin me demandait des feintes :

Mais si cet assassin amoureux du pouvoir

Ose encor nourrir ce criminel espoir,

Que le premier bourreau de son coeur sanguinaire,

Soit de désespérer du Trône qu'il espère.

Trasile

Mais enfin quels témoins avez-vous aujourd'hui

Qui vous montrent son crime et parlent contre lui ?

Dynamis

L'ambitieux désir qu'il a de la Couronne,

L'horreur que j'ai pour lui, la haine qu'il me donne,

Et pour dire en un mot tout ce que je conçois,

L'opinion publique, et c'est assez pour moi.

Si l'État est sans lui proche du précipice,

Que ma gloire se sauve et que l'État périsse.

J'aime mieux voir tomber un Trône malheureux

Que de le soutenir par des appuis honteux.

Moi, je ferais juger que j'aime un parricide,