Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/49

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Je n'aime en cet ingrat, que je puis dédaigner,

Que l'illustre désir qui me ferait régner.

Mais ne nous perdons pas par une aveugle flamme,

Il faut que Poliante éclaircisse mon âme :

Il est avec la Reine, il faut l'attendre ici,

Suspendons nos fureurs, mais enfin le voici.

Seigneur, il est donc vrai que le Ciel plus facile,

Redonne à votre État une face tranquille,

Et qu'un prompt châtiment montre à vos factieux

Que le parti des Rois est le parti des Dieux ?

Poliante

Oui, le Ciel a pour moi combattu mes rebelles,

Je viens d'en recevoir les heureuses nouvelles :

Enfin en s'allumant cette flamme a cessé,

Et l'orage a fini quand il a commencé.

Quand Trasile étonné disait que la Lycie

D'un nuage sanglant était toute obscurcie,

En ce même moment, qui nous a satisfaits,

On voyait arriver le Courrier de la Paix.

Proxène

Que mon coeur, qui respecte et chérit votre gloire !

Prend de part aux douceurs d'une telle victoire.

Que j'en prévois de biens pour deux puissants États !

Que j'en prenais de maux pour le cruel Arcas !