Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/54

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Que le Trône en mourant me serve de tombeau.

C'est de là que mon bras lancera cette foudre,

Qui doive faire chercher un Géant dans la poudre ;

C'est de là qu'un cruel foudroyé justement

Fera voir par sa mort s'il était mon Amant.

Régnons pour nous venger d'une âme audacieuse,

Et vengeons-nous enfin pour régner glorieuse.

Du moins s'il faut qu'un jour mon destin et ma foi

Me rendent la compagne et l'épouse d'un Roi,

Je ne devrai pas plus à son amour extrême,

Que parmi ses Grandeurs il me devra lui-même ;

Ce me serait sans doute une honteuse loi

D'être Reine par lui, pouvant l'être par moi.

Non, non, si son Amour me donne une Couronne,

Il faut que mon Amour même gloire lui donne.

Ici l'orgueil est juste ; et l'Amour et ses feux

Sont indignes de moi, s'ils ne sont orgueilleux.