Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/74

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Il est bien malaisé de sortir d'un Monarque,

Sans vouloir sur son front en porter une marque,

Mais ce qui m'épouvante et me remplit d'horreur,

Mais ce qui convertit mon Amour en fureur,

C'est que ce frère ingrat, ennemi de ma gloire,

Veut par mon infamie obtenir la victoire.

Arrache, arrache-moi le pouvoir Souverain,

Fais briller malgré moi mon Sceptre dans ta main,

Mais ne sois pas pour nous entièrement funeste,

Et laisse-nous du moins quelque gloire de reste ;

Souffre qu'un peu d'honneur à mon destin rendu

Me puisse consoler d'un Empire perdu.

Quoi, méchant ? Quoi cruel ? À l'heure, à l'instant même

Que je te présentais un fameux Diadème,

Tes furieuses mains que les Dieux retiendront,

Venaient avec horreur me l'arracher du front.

Je reconnais au moins par ce forfait insigne

Combien de mon pouvoir ton bras était indigne,

Et le Ciel a rompu ce charme plein d'éclat,

Qui déjà par mes mains couronnait l'attentat,

Et par qui trahissant moi-même mon estime,

J'allais faire régner le coupable et le crime.

Cachons ce nouveau mal. Hé bien, ces députés.