De l'orgueil criminel, de l'audace infidèle ;
Et qui fait les conseils, et les veut dédaigner,
Se déclare lui-même indigne de régner.
Si vous vouliez jouir d'un pouvoir sans limites,
Et régner par les lois que vous avez prescrites,
Il faut vous avouer ce que je reconnais,
Qu'en vous nommant pour Roi je fis un mauvais choix.
Je reçois toutefois, et j'estime et j'approuve
Un salutaire avis partout où je le trouve,
Et je ne prétends pas en ennemi des lois,
Fermer aux bons conseils les oreilles des Rois.
Mais en domptant l'orgueil avec une menace,
Il faut montrer à ceux qui font voir de l'audace
Que nous exécutons les Conseils généreux
Comme venant de nous, non comme venant d'eux.
Ainsi j'approuverais qu'une Amour éclatante
Joignit vos grands États à ceux de Poliante
Ce Prince parricide ! À qui votre courroux
Peut enfin demander le sang de mon époux ?
Qui l'accuse, Madame ? Un seul homme, peut-être
Gagné par un peu d'or, qui s'est rendu son maître.