Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/117

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l’animal appelé sin fin fait juger que c’est une espèce de singe, lequel diffère des autres, soit par la grandeur, qui est, dit-on, presque égale à celle des hommes d’une taille médiocre, soit par une plus juste conformité d’actions presque humaines, et par une plus grande facilité à marcher sur ses deux pieds de derrière.

Ce qu’on dit pareillement de l’animal gin-hiung, l’homme-ours qui est dans les déserts de la province de Chen si, ne se doit entendre que de la grandeur extraordinaire des ours de ce canton-là, comparée à la grandeur des hommes. De même qu’il est certain que l’animal nommé ma-lou, cheval-cerf, n’est qu’une espèce de cerf guère moins haut que les petits chevaux des provinces de Se tchuen et d’Yun nan, qu’on nomme tchuen-ma.

On trouve encore dans l’Yun nan des cerfs d’une espèce, qu’on ne voit nulle part ailleurs, et dont la différence consiste en ce qu’ils ne deviennent jamais plus grands ni plus gros, que des chiens ordinaires. Les princes et le Grands en nourrissent par curiosité dans leurs jardins.

Mais on doit regarder comme une fable, la description qu’on trouve dans quelques livres chinois du cheval tigre. Il ne diffère, disent-ils, du cheval, qu’en ce qu’il est couvert d’écaille, et il ressemble au tigre par ses ongles, et surtout par son humeur sanguinaire, qui le fait sortir de l’eau vers le printemps, pour se jeter sur les hommes et sur les animaux.

Les missionnaires ont suivi presque toute la rivière Han qui arrose dans la province de Hou quang le territoire de Siang yang fou, où ils font naître cet animal. Ils ont parcouru les montagnes affreuses de Yun yang fou et ils n’y ont jamais ni vu ni entendu parler d’un animal semblable, quoique les gens du pays ne manquassent pas de leur faire remarquer beaucoup de choses peu dignes d’attention, et que d’ailleurs les Tartares avaient grand soin de s’informer de ce qu’il y avoir de singulier, dans le dessein d’en régaler l’empereur, qui avait du goût pour l’histoire naturelle, et qui la jugeait très utile au bien public.


hiang-tchang-tse.

Ce qu’on dit du hiang-tchang-tse ou daim odoriférant, est très certain ; cet animal même n’est pas rare : on en trouve non seulement dans les provinces méridionales, mais encore dans celles qui sont à l’occident de Peking à quatre ou cinq lieues. C’est une espèce de daim sans cornes, dont le poil tire sur le noir. Sa bourse de musc est composée d’une pellicule fort fine, et couverte d’un poil fort délié. La chair même de cet animal est bonne à manger, et on la sert sur les meilleures tables. On aura lieu d’en parler dans la suite.


Oiseaux.

Dans les provinces Australes, de Quang-tong, et sur-tout de Quang-si, on voit des Perroquets de toutes sortes, et entièrement semblables à ceux qu’on apporte de l’Amérique. C’est le même plumage, même facilité de parler, mais ils ne sont point comparables aux oiseaux qu’on nomme kin ki, poules d’or : on les trouve dans les provinces de Se-tchuen, d’Yun nan, et de Chen si. Nous n’avons nul oiseau en Europe, qui en approche. La vivacité du rouge et du jaune, le panache de la tête, les nuances de la queue et