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gnaient que leurs services avaient été mal récompensés, et que leurs plaintes avaient été suivies de mauvais traitements de la part des ministres du nouvel État. C’est pourquoi se voyant réunis sous un de leurs princes, ils songèrent à se venger de leur ingratitude.


1103.

Le roi de Hia qui était comme le fondateur de ce petit État, se nommait Li ki tsien. Il avait renouvelé la guerre avec l’empire que gouvernait alors la famille impériale des Song. Il entra tout à coup avec une armée nombreuse dans la partie occidentale du Chen si, laquelle était limitrophe du petit État qui restait encore aux Tou fan.


1103.

Pan lo tchi offrit au commandant chinois d’unir ses forces aux siennes pour détruire cette domination naissante pourvu que l’empereur voulût bien l’honorer d’un titre qui lui donnât plus d’autorité parmi ceux de sa nation. L’empereur agréa la proposition, et lui envoya des patentes de gouverneur général des Tou fan.

Le roi de Hia qui ne savait rien de ces conventions secrètes, après avoir fait quelques ravages, assiégea la ville de Si leang, et s’en étant rendu maître il fit tuer le gouverneur. Il songeait à pousser plus loin ses conquêtes, dans la persuasion où il était que Pan lo tchi venait joindre son armée à la sienne, pour favoriser ses projets. Pan lo tchi se mit en marche avec soixante mille cavaliers, et ayant atteint le roi de Hia en peu de jours, il l’attaqua avec tant de valeur, qu’il défit entièrement sa grande armée. Mais ce prince fut blessé, et mourut ensuite de sa blessure.


1015.

Sossolo son successeur pensa sérieusement à rétablir la monarchie ancienne de ses ancêtres. Son petit État ne consistait qu’en sept ou huit villes et quelques pays voisins. Mais il comptait fort sur l’expérience et la valeur de ses troupes qui étaient très aguerries et il espérait que le reste des Tou fan viendrait le joindre, et rechercher sa protection, lorsqu’ils le verraient assez puissant pour les soutenir. Il mit sa cour à Tsong ko tching, où il reprit le même nombre d’officiers avec les mêmes noms qu’avaient les rois ses prédécesseurs. Il leva de nouvelles troupes dans les terres de Li tsing tchin, de Ho tcheou, d’Y tchuen, de Tsing tang, et généralement dans tout ce qui lui restait des anciens États des Tou fan. Il fit entrer plusieurs fois ses troupes sur les terres de l’empire, mais il fut toujours battu. Enfin il fit sa paix avec la cour impériale.

On n’y était pas sans inquiétude des entreprises du roi de Hia. La puissance de ce prince croissait tous les jours : son orgueil et sa fierté étaient montés à un tel excès, qu’il avait pris le titre d’empereur de Hia. L’empereur fut bien aise d’avoir à lui opposer le prince Sossolo, et pour l’attacher davantage à ses intérêts, il le fit gouverneur général de Pao chun qui était à sa bienséance.

Sossolo mourut sur ces entrefaites, aussitôt après sa mort, la division qui se mit entre ses enfants, achemina la ruine entière de l’État des Tou fan. Ce prince avait eu de sa première femme deux enfants, l’un nommé Hia tchen et l’autre qui s’appelait Mo tchen tsou. Il eut ensuite d’une seconde femme le prince Ton chen.

Le crédit et la faveur de celle-ci prévalurent si fort, que pour rendre son