Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/317

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comme on fait les abeilles, mais qui se trouvent dans les campagnes. On fait des bougies de cette matière, qui est plus blanche que la cire, qui répand une lumière plus claire, et dont l’odeur, lorsqu’elle brûle, est très agréable.


KIN TCHEOU FOU. Septième ville.


Le district de cette ville est considérable ; on compte treize villes qui en dépendent, savoir, deux du second ordre, et onze du troisième. Elle est assez belle ; divers lacs qui l’environnent ne contribuent pas peu à rendre son terroir fertile et agréable. Elle est d’ailleurs d’un grand commerce, aussi bien bâtie que les meilleures villes chinoises, guère moins peuplée que la capitale, et divisée par une simple muraille en deux parties, dont l’une est occupée par les Chinois, et l’autre par les Tartares qui composent la garnison.

On y trouve quantité d’oranges, mais dont le goût est toujours un peu aigre. Les différents lacs grands et petits dont les bords forment un beau spectacle, fournissent en abondance toutes sortes de bons poissons. La raison pour laquelle les Tartares y ont bâti une citadelle, c’est pour être toujours maîtres d’une ville, que sa situation rend importante : on dit communément, que quand on s’est emparé de Kin tcheou, on tient la clef de la Chine.


HOANG TCHEOU FOU. Huitième ville.


La situation de cette ville sur les bords du fleuve Yang tse kiang, le peu de distance où elle est de la capitale, la quantité de lacs dont elle est comme environnée, la rendent un séjour délicieux : aussi est-elle extrêmement peuplée, et elle ne le cède pas à la plupart des autres villes, par le commerce qui s’y fait. Il y arrive chaque jour un nombre surprenant de barques chargées de toutes sortes de marchandises.

Tout son terroir est admirablement bien cultivé et agréablement diversifié, tant par les rivières et les ruisseaux qui l’arrosent, que par les montagnes qui se trouvent au nord. Quelques-unes de ces montagnes sont couvertes d’arbres, et forment des forêts qui sont d’une grande utilité aux peuples. On y trouve des fontaines dont l’eau a la propriété de donner au thé un goût délicat.

On prend dans le fleuve aux environs de cette ville, grand nombre de tortues, les unes fort grandes, et les autres très petites, que les seigneurs conservent pour leur divertissement dans leurs jardins, et dans leurs maisons de plaisance. On y fait d’excellente eau de vie qui est très forte, qui prend feu en un instant, et qui n’a point de mauvaise odeur. On y cueille aussi des marrons très bons et très gros. Son ressort comprend neuf villes, une du second ordre, et huit du troisième.