Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/358

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à leurs effets, dans des temps de révoltes, ou dans des irruptions subites de voleurs. On passe ensuite au bout du village de Fo chan où l’on compte un million d’âmes.

Il y a sur la rivière seule plus de cinq mille barques, qui sont aussi longues que nos médiocres vaisseaux, et chaque barque loge une famille entière, sans compter une infinité de bateaux de pêcheurs, et de canots qui servent à passer d’un bord à l’autre, car sur ces grandes rivières il n’y a point de ponts.

On trouve dans ce pays quantité de paons sauvages et apprivoisés, qu’on voit rarement dans les autres provinces, à moins qu’on ne les y transporte. On trouve aussi quantité de bois d’aigle, et de ce bois marqué de veines et peint naturellement, que les Portugais ont nommé pao de rosa ou bois de rôle, dont les ouvriers chinois font différents meubles qui méritent d’être recherchés. Les montagnes fournissent aussi de grands arbres qu’ils ont nommés bois de fer, à cause de sa dureté et de sa pesanteur.

Tchao king compte sous sa juridiction une ville du second ordre, et cinq du troisième.


KAO TCHEOU FOU. Septième ville.


Le flux et le reflux de la mer monte jusqu’à cette ville, de sorte que les sommes chinoises peuvent y entrer, et c’est avec la fertilité des terres, ce qui y répand l’abondance. Elle a dans son ressort une ville du second ordre, et cinq du troisième.

Tout ce district est entouré en partie de la mer, et en partie de montagnes, qui sont comme autant de murailles dont elle est enfermée. On y trouve quantité de paons et d’excellents oiseaux de proie ; on en tire des pierres qui approchent du marbre, et qui représentent naturellement des eaux, des montagnes, et des paysages ; on les taille en espèce de feuilles, et on en fait des tables et d’autres meubles curieux.

On pêche dans cette mer une sorte de cancres assez semblables aux cancres ordinaires : ce qu’ils ont de singulier, c’est qu’étant hors de l’eau ils se pétrissent sans perdre leur forme naturelle. C’est selon les médecins chinois un excellent remède pour guérir des fièvres chaudes.


LIEN TCHEOU FOU. Huitième ville.


Cette ville est située près de la mer qui y forme un port fort commode pour les sommes et les barques : son ressort est peu étendu : il ne comprend qu’une ville du second ordre, et deux du troisième.

Ce pays confine avec le royaume de Tong king dont il est séparé par des montagnes inaccessibles. On y trouve beaucoup de paons, on