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second ordre. Ce n’était autrefois qu’une méchante bourgade, qu’on a ensuite agrandie et fermée de murailles, pour en faire une ville du premier ordre.

Les mœurs de ses habitants ne sont pas fort différentes des mœurs chinoises. Le pays produit tout ce qui est nécessaire à la vie, et entre autres choses beaucoup de miel et de cire.


SE TCHIN FOU. Douzième ville.


Le ressort de cette ville est peu considérable, car il ne comprend que deux villes du second ordre. Elle est située presque à la source de deux petites rivières qui se réunissent auprès de ses murailles. Le pays est partie plat, partie montagneux ; il confine avec la province d’Yun nan et est rempli d’un grand nombre de bourgades fort peuplées.


QUATORZIÈME PROVINCE
DE L'EMPIRE DE LA CHINE.

YUN NAN.


Cette province, une des plus riches de l’empire, a pour bornes les provinces de Se tchuen, de Koei tcheou, et de Quang si d’une part ; et de l’autre les terres du Thibet, des peuples sauvages peu connus, et les royaumes d’Ava, de Pegou, de Laos et de Tong king. Elle contient vingt-une villes du premier ordre, et cinquante-cinq, tant du second, que du troisième ordre. Elle est toute coupée de rivières, dont plusieurs tirent leur source des lacs considérables qui s’y trouvent, et qui la rendent très fertile.

Tout ce qui est nécessaire à la vie, s’y vend à bon compte. On tire des sommes considérables du seul or, qu’on amasse dans le sable des rivières et des torrents, qui descendent de quelques montagnes situées dans sa partie occidentale ; ce qui fait juger que les mines d’or y sont très abondantes, et produiraient des richesses immenses, s’il était permis de les ouvrir.

Outre les mines de cuivre ordinaire qu’on trouve aussi dans quelques autres provinces, on tire de celle-ci une espèce de cuivre singulier nommé pe tong : c’est un cuivre blanc, tant en dehors, qu’en dedans. Elle produit de l’ambre rouge, mais on n’y en trouve point de jaune ; enfin on en tire des rubis, des saphirs, des agates, des perles, des pierres précieuses, du musc, de la soie, du benjoin, une sorte d’encens qui est fort estimée, des pierres d’azur, et de fort beau marbre.

On y voit de ce marbre peint naturellement de diverses couleurs, qui