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des plus infâmes plaisirs. Ses débauches poussées à l’excès, abrégèrent ses jours, et il mourut l’année vingtième du cycle ; son fils nommé Ti fa lui succéda.


TI FA. Seizième empereur.
A régné dix-neuf ans.


L’histoire ne dit rien, ni des vertus, ni des vices de cet empereur : elle ne parle que des hommages que lui rendirent les princes tributaires à son avènement au trône, et du malheur qu’il eut de donner le jour au plus méchant de tous les hommes, qui fut son successeur, et avec lequel la dynastie Hia fut éteinte. Ce prince nommé Kié succéda à Ti fa son père, l’année quarantième du cycle, l’empereur étant mort la trente-neuvième.


KIE. Dix-septième empereur.
A régné cinquante-deux ans.


La cruauté et les infamies de cet empereur l’ont fait regarder comme un monstre. Son nom est encore aujourd’hui dans la même exécration, que l’est en Europe celui de Néron, et l’on ne peut donner à un mauvais prince de titre plus infamant, que de dire que c’est un autre Kié.

Il était né avec d’assez belles qualités, et avec une force de corps extraordinaire ; mais ces qualités furent entièrement obscurcies par l’assemblage de tous les vices auxquels il s’abandonna.


Cycle X. Année avant J. C. 1797.

Il avait une femme encore plus méchante et plus cruelle que lui, et il obéissait aveuglément à ses ordres. Le sang de ses sujets ne lui coûtait rien à répandre pour lui complaire : et on n’entendait parler que d’exécutions sanglantes, ordonnées par le caprice de cette princesse barbare. Ils portèrent l’un et l’autre la brutalité à des excès qui faisaient rougir.

Kié fit creuser un assez grand espace de terre, en forme d’étang, et après l’avoir fait remplir de vin, il ordonna à trois mille de ses sujets de s’y plonger. Il y avait dans son palais un appartement secret, où par l’ordre de l’empereur et de l’impératrice, et en leur présence, on se livrait aux plus abominables débauches.

Ces affreux scandales révoltèrent tout l’empire : les princes, les Grands, le peuple étaient sur le point de prendre les armes ; ils furent arrêtés par les ministres du prince, qu’un reste de tendresse attachait encore à sa personne. Ils lui représentèrent, avec respect, ses désordres, et le danger prochain où sa conduite licencieuse et tyrannique l’exposait ; mais ces remontrances ne servirent