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gouvernement. Il établit sa cour dans la province de Chan si, et commença par renouveler les lois anciennes de l’empereur Tching tang qui étaient comme abolies par la négligence de ses prédécesseurs ; c’est ce grand empereur qu’il prit pour modèle, et qu’il tâcha d’imiter.

Il se fit une loi de ne confier les charges les plus importantes de la cour et de l’État, qu’à ceux de ses sujets, en qui il reconnaissait plus de capacité et de mérite. Il punit sévèrement les moindres démarches qui tendaient à la rébellion ; enfin il mit un si bel ordre dans toutes les affaires de son État, que les princes tributaires rentrant dans leur devoir, payèrent le tribut ordinaire, et renouvelèrent leurs hommages. Il voulut aussi remédier à un désordre, dont il était lui même coupable : voyant que la source des troubles précédents était l’usurpation des frères des empereurs, il fit une ordonnance pour assurer la couronne à leurs enfants.

Cette ordonnance si sage, et si capable de prévenir de nouveaux troubles, fut, par rapport au prince, sans exécution ; car il mourut sans lignée l’année quatrième du cycle, et comme il n’avait pas d’enfants, son frère Siao sin lui succéda.


Cycle XVII. Année avant J. C. 1377.


SIAO SIN. Dix-huitième empereur.
A régné vingt-un ans.


Cet empereur hérita de la couronne de son frère, sans hériter de ses vertus. Il abandonna tout à fait le soin du gouvernement à ses ministres, pour se livrer à ses plaisirs : ceux qui le flattaient dans son amour de l’oisiveté et dans ses dérèglements, avaient le plus de part à sa faveur. Enfin par une conduite molle et efféminée, il pensa ruiner tout ce que son frère avait fait pour le rétablissement du bon ordre dans l’empire. Il laissa sa couronne a son fils Siao yé par sa mort, qui arriva l’année vingt-cinquième du cycle.


SIAO YÉ. Dix-neuvième empereur.
A régné vingt-huit ans.


Ce prince avait eu une éducation conforme à sa naissance : les sages gouverneurs qui prirent soin de son enfance, ne doutèrent pas qu’il ne fût très digne du trône, auquel il était destiné. Mais dès qu’il se vit maître d’un grand empire, il oublia bientôt les instructions qu’il avait reçues, et ne se ressouvint que des pernicieux exemples de son père, dont il fut le parfait imitateur.