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Deux ans après, c’est-à-dire, l’année onzième, l’empereur mourut, et eut pour successeur son fils Kong vang.


KONG VANG. Sixième empereur.
A régné douze ans.


Ce prince commença son règne par une action si cruelle, qu’elle l’eût déshonoré à jamais, s’il ne l’eût pas réparée par une conduite pleine d’équité et de justice. Il allait souvent promener sur les bords d’un lac situé dans un pays qui se nommait Mie. On avait soin que les plus belles filles de la contrée s’y trouvassent au temps de sa promenade ; parmi ces filles il y en eut trois qui touchèrent vivement son cœur, et pour lesquelles il conçut la plus ardente passion.

Ces filles s’étant aperçues du danger qu’elles couraient, s’en garantirent par la suite. Comme elles ne paraissaient plus au lieu de la promenade, l’empereur en fut si irrité, que dans les premiers accès de sa fureur, il fit massacrer tous les habitants de Mie. Il se reprocha toute sa vie une action si déraisonnable et si barbare.

Une suite continuelle d’autres actions pleines d’équité et de modération, en effacèrent le souvenir, et lui méritèrent d’être mis au rang des bons empereurs. Il mourut la vingt-troisième année du cycle, et laissa la couronne à son fils nommé Ye vang.


YE VANG. Septième empereur.
A régné vingt-cinq ans.


La mémoire de ce prince eût été ensevelie dans un parfait oubli, si sa nonchalance n’avait servi de matière aux railleries des poètes de son temps. Aussi n’est-il connu que par leurs traits satiriques.

Il mourut dans le mépris la quarante-huitième année du cycle, sans avoir su conserver sa couronne pour ses enfants ; son frère, nommé Hiao vang, s’en empara violemment.


HIAO VANG. Huitième empereur.
A régné quinze ans.


Cet usurpateur se maintint tranquille sur le trône par son adresse et par son mérite. L’unique défaut qu’on lui reprocha, fut d’avoir trop de passion pour les chevaux ; il en avait un