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uns contre les autres ; dans une de ces guerres entre le roi de Ou, qui est maintenant la partie méridionale de la province de Kiang nan, et le roi d’Yue, qui est à présent la province de Tche kiang, le roi de Ou périt misérablement.

L’année cinquante-deuxième du cycle la famille de Tsao qui avait eu vingt-cinq petits rois pendant l’espace de six cent trente-six ans, fut entièrement éteinte par le roi de Song. C’est à peu près à ce temps-là que Confucius finit l’histoire des guerres que se faisaient les princes tributaires, et qui durèrent pendant deux cents ans.

Confucius mourut la cinquante-neuvième année du cycle, âgé de soixante-treize ans, la quarante-unième année de ce règne. On conserve à la Chine la plus profonde vénération pour ce philosophe. Il est regardé comme le maître et le docteur de l’empire. Ses ouvrages ont une si grande autorité, que ce serait un crime punissable, si l’on s’avisait d’y faire le moindre changement : dès qu’on cite un passage de sa doctrine, toute dispute cesse, et les lettrés les plus opiniâtres sont obligés de se rendre ; tous ses descendants jouissent des plus grands privilèges, et quelque révolution qui soit arrivée dans l’empire, ces privilèges ont toujours été hors d’atteinte. Sa race subsiste encore maintenant.

L’année soixantième du cycle, le royaume et la famille de Tchin qui avait compté vingt-quatre princes durant l’espace de 645 ans, fut entièrement éteinte par le roi de Tsou.


Cycle XXXII. Année avant J. C. 477.

L’année deuxième de ce cycle arriva la mort de l’empereur, qui laissa la couronne à son fils, nommé Yuen vang.


YUEN VANG. Vingt-sixième empereur.
A régné sept ans.


Si le règne de cet empereur eût duré plus longtemps, l’autorité et la dignité de l’empire eussent été parfaitement rétablies par la sagesse et la douceur de son gouvernement ; on commençait déjà à observer les anciennes ordonnances de ses prédécesseurs, et la plupart des princes tributaires étaient rentrés sous son obéissance.

Cependant le roi de Lou refusa de se rendre aux États qu’il avait assemblés, ne se regardant point comme vassal de l’empire : il fut aussitôt proscrit par l’empereur comme rebelle : c’est la première fois que ce châtiment paraît avoir été en usage.

Le premier ministre de ce prince en ayant reçu quelque mécontentement, se rendit auprès de l’empereur, qui lui confia le commandement de l’armée. Il gagna plusieurs batailles, et conquit presque toute cette province. Il envoya des ambassadeurs et des présents à l’empereur et lui demanda l’investiture de la principauté