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en même temps très puissante par son crédit et par ses richesses : elle s’appelait Tien, et comptait un grand nombre d’enfants et de petits enfants. Ils s’étaient attachés les peuples par leurs bienfaits : fiers de l’autorité qu’ils s’étaient acquise, ils révoltèrent les sujets contre leur prince, et les rebelles ayant pris les armes, ils vinrent à bout de se défaire secrètement du roi.

Cependant pour écarter tout soupçon, et éloigner l’idée qu’ils eussent trempé leurs mains dans le sang de leur maître, ils placèrent son fils aîné sur le trône, et établirent son cadet premier ministre. Mais ayant partagé entre eux toutes les grandes charges et les gouvernements, ils ne laissèrent au prince qu’un vain titre, et se réservèrent toute l’autorité.

Kao vang mourut l’année cinquante-deuxième du cycle, et eut pour son successeur son fils nommé Guei lie vang.


GUEI LIE VANG. Vingt-neuvième empereur.
A régné vingt-quatre ans.


C’est environ en ce temps-ci, que se renouvelèrent les guerres cruelles que les princes tributaires se firent les uns aux autres, et qui durèrent près de trois cents ans : c’est ce qui les a fait appeler par les historiens, tchen koue, c’est-à-dire, les siècles belliqueux.

Chacun de ces princes aspirait à l’empire, et s’efforçait de détruire ses concurrents : les empereurs ne conservèrent plus guère que le nom de leur dignité, et ils se virent peu à peu dépouillés, et de leurs provinces, et de leur autorité.


Cycle XXXIII. Année avant J. C. 417.

L’histoire dit que ces neuf vases d’airain, que fit faire Yu fondateur de la première dynastie, et qui représentaient les provinces de l’empire, s’ébranlèrent d’eux-mêmes sans recevoir aucune impression étrangère, ce qui fut regardé des Chinois comme le présage des malheurs qui menaçaient l’État.

Le royaume de Tsin avait été partagé entre quatre princes qui en avaient fait la conquête. Un de ces princes, qui s’était rendu célèbre par le gain de plusieurs batailles, avait dessein d’envahir les trois autres parties de ce royaume, mais la mort déconcerta ses projets.

Son fils nommé Tchi siang, qui lui succéda, également inquiet et ambitieux, songea de même à agrandir son petit État des terres de ses voisins. C’est pourquoi il chercha querelle avec les rois de Han et de Guei, et il leur envoya à chacun un ambassadeur, pour leur demander en réparation d’injures prétendues qu’il avait reçues d’eux, des places voisines de son État, et qui étaient