Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/487

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de son extraction, il éleva son père à une principauté. Ses ministres ayant eu le courage de lui présenter plusieurs placets, où ils lui reprochaient la honte d’une alliance si monstrueuse, il les fit tous égorger.

Ce n’est là qu’une partie des crimes que commit Tching ti, que les plus affreuses débauches avaient entièrement abruti. Une mort subite délivra tout à coup l’empire d’un si mauvais prince. Il mourut la cinquante-unième année du cycle, sans laisser de postérité. Ce fut son neveu, nommé Hiao ngai ti qui lui succéda.


HIAO NGAI TI. Dixième empereur.
A régné six ans.


Quoique ce prince n’eût que dix-huit ans lorsqu’il monta sur le trône, on conçut de grandes espérances de la douceur et de la modération de son caractère, et des projets qu’il forma d’abord pour le rétablissement de l’ordre dans l’empire, et pour le soulagement des peuples.

Il commença par destituer plusieurs gouverneurs, qui étaient indignes de ces grandes places : il déposséda le premier ministre, dont la famille était devenue extrêmement puissante, et si fort accréditée, qu’elle balançait le pouvoir du souverain. Enfin il fit d’autres règlements très utiles, et qui promettaient un règne des plus heureux, s’il eût vécut plus longtemps.

La cinquième année de son règne Tan yu, roi des Tartares, demanda la permission de venir rendre ses hommages au nouvel empereur : elle lui fut accordée. On lui fit une réception magnifique, et la paix fut affermie entre les deux nations. Un an après la visite du roi tartare, l’empereur mourut à l’âge de vingt-cinq ans. C’est en cette même année qu’arriva la naissance de Jésus-Christ, sauveur et rédempteur des hommes. On mit sur le trône un prince qui descendait de Yuen ti huitième empereur de cette dynastie, et qui n’avait que neuf ans.


HIAO PING TI. Onzième empereur.
A régné cinq ans.


L’impératrice, grand-mère du jeune empereur, agit très imprudemment, lorsque pendant la minorité de son fils, elle confia le gouvernement de l’État à un nommé Vang mang, qu’elle établit colao, ou premier ministre : c’était un homme double et artificieux, d’une ambition démesurée, et qui se faisait un