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année du cycle. Il laissa dix enfants ; l’un d’eux nommé Ming ti fut son successeur.


MING TI. Quinzième empereur.
A régné dix-huit ans.


Les historiens louent la sagesse, la clémence, et le discernement de ce prince. Il établit dans son palais une académie des sciences, pour y former les enfants des seigneurs de son empire ; les étrangers y étaient aussi admis, et souvent il assistait lui-même à leurs exercices. Il fit peindre les grands hommes qui s’étaient le plus distingués, soit pendant la paix, soit durant la guerre, et il en fit orner une de ces salles.

Le choix qu’il fit de la fille d’un de ses plus grands généraux d’armée, pour la déclarer impératrice, fut extrêmement applaudi : cette princesse fut en effet pour toutes les personnes de son sexe un modèle de retenue et de modestie : elle ne voulut jamais porter de vêtements qui fussent travaillés en broderie.

Le Hoang ho ou Fleuve Jaune sortait fréquemment de son lit, et par le débordement de ses eaux, portait le ravage et la désolation dans les villes et les campagnes voisines, qui se trouvaient subitement inondées. Ming ti arrêta ces fréquentes inondations par une digue longue de dix lieues qu’il fit construire. Cent mille hommes furent employés à cet ouvrage.


Cycle XLI.Année de J. C. 64.

A l’occasion d’un songe qu’il eut l’année deuxième du cycle, où il crut voir un homme d’une figure gigantesque, il se rappela le souvenir d’une parole qu’on avait entendu dire assez souvent à Confucius, savoir que le Saint était en occident ; et il en fut si frappé, qu’il envoya des ambassadeurs aux Indes, pour y chercher la véritable doctrine qui y était enseignée.

Ces ambassadeurs s’arrêtèrent dans un lieu où l’idole Fo était en grande vénération, et menant avec eux des bonzes à la Chine, ils y introduisirent cette secte impie, et la ridicule opinion de la métempsycose. Tous les écrivains chinois blâment fort cet empereur, d’avoir infecté l’empire d’une si détestable doctrine. Il mourut la douzième année du cycle, et laissa la couronne à son fils nommé Tchang ti.


TCHANG TI. Seizième empereur.
A régné treize ans.


Le règne de ce prince fut pacifique, n’ayant été troublé, ni par les guerres ni par aucune révolte. On attribue