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à craindre, il ne songea qu’à jouir du repos que ses victoires lui avaient procuré. Il eut même l’imprudence de licencier son armée, et se renfermant dans son palais pour y goûter les délices de la paix, il se livra tout entier à l’oisiveté et à la mollesse. Le licenciement des troupes, et l’indolence où l’empereur vécut, réveillèrent l’ambition des petits souverains, que la terreur de ses armes contenait auparavant dans le devoir. Il mourut la cinquante-cinquième année de son âge, la quarante-cinquième année du cycle, et laissa une nombreuse postérité. Hoei ti son fils aîné lui succéda.


HOEI TI. Second empereur.
A régné dix-sept ans


Ce prince n’avait nul esprit, et était tout à fait incapable de remplir la place qu’il occupait : cependant les commencements de son règne furent assez heureux par l’habileté de quatre de ses principaux ministres, auxquels il avait donné la confiance : mais une femme jalouse et passionnée, mit bientôt toute la cour, et ensuite l’empire en combustion.

Cette femme, qui avait le titre de seconde reine, vint à bout de chasser l’impératrice, de faire périr par le poison son fils unique, et de faire massacrer tous les Grands qui étaient attachés à cette princesse.

Des actions si barbares donnèrent lieu à plusieurs combats, et firent répandre beaucoup de sang. La seconde reine fut tuée à son tour, tous ceux qui étaient de son parti périrent par le fer, et l’empereur même crut devoir sauver sa vie par la fuite.

Les différents petits souverains ne manquèrent pas de profiter de ces troubles : le roi de la principauté de Tsi, mit une armée en campagne, et enflé de quelques succès qu’il eut d’abord, il ne douta point qu’il ne pût se frayer un chemin au trône impérial, et peut-être y aurait-il réussi, s’il n’avait pas été tué dans un combat. Un autre prince de la famille de Han, qui régnait dans les contrées septentrionales, prit aussi les armes, et périt de la même manière.

Il s’éleva en ce temps-là une nouvelle secte, qui n’était qu’une branche de celle de Lao kiun. On l’appela Vou guei kiao, c’est-à-dire, doctrine du vide et du néant. Ces sectaires enseignaient le moyen de parvenir à un certain état de quiétude qui liait toutes les puissances de l’âme, et suspendait les fonctions des sens ; c’est en quoi ils faisaient consister la perfection.


Cycle XLV. Année de J. C. 304.

Ce fut l’année troisième du cycle que Hoei ti mourut du poison qu’on lui fit prendre ; il avait quarante-huit ans, et il ne laissa