Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/537

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HI TSONG. Dix-huitième empereur.
A régné quinze ans.


Les eunuques, qui étaient les maîtres absolus, avaient mis sur le trône ce prince qui n’avait que douze ans, et qui ne s’occupait qu’au jeu et à la musique, à monter à cheval, et à tirer de l’arc, tandis que de tous côtés, et surtout dans les provinces septentrionales, on ne voyait qu’attroupements et que révoltes.

Les impôts, dont le peuple était surchargé, la famine causée par l’inondation des rivières, et par les sauterelles qui ravageaient les moissons, augmentèrent le nombre des révoltés : Hoan tsiao, qui était de la province de Chan tong, s’étant mis à leur tête, vint assiéger la ville impériale, et après en avoir chassé son souverain, il se fit proclamer empereur, et donna à sa famille le nom de Tsi.

Un jeune homme âgé de vingt-huit ans, nommé Li ke yong, à qui on avait donné le nom de To yen long, parce qu’il n’avait qu’un œil, conduisit les troupes impériales, et attaqua ce chef des rebelles. Il fut repoussé d’abord mais ayant rallié ses soldats, il revint à la charge avec tant de furie, qu’il remporta une victoire complète, et ramena en triomphe l’empereur dans son palais. Ses services furent récompensés de la principauté de Tsin. Son fils deviendra le fondateur de la quinzième dynastie.

L’empereur ne jouit que trois mois du fruit de cette victoire. Il mourut la quarante-cinquième année du cycle, âgé de vingt-sept ans. Les eunuques mirent la couronne impériale sur la tête de Tchao tsong qui était le sixième fils du dernier empereur.


TCHAO TSONG. Dix-neuvième empereur.
A régné seize ans.


Ce prince, qui ne manquait ni d’esprit, ni de courage, donnait de grandes marques de considération aux gens de lettres, et à ses principaux ministres. Il comptait qu’avec leur secours il pourrait rétablir peu à peu les affaires de l’empire, qui étaient dans un très mauvais état, et par la grande autorité que les eunuques avaient usurpée, et par la multitude des peuples, qui de tous côtés étaient disposés à la révolte. Il crut devoir commencer par la destruction des eunuques.

Comme il pensait aux moyens les plus propres à y réussir, les eunuques, qui s’en doutèrent, entrèrent tout à coup chez