Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/55

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ces dimensions ont été faites sans erreur notable, et prises toutes sur une mesure connue, il resterait encore une difficulté comme insurmontable, à déterminer précisément, combien il faut retrancher de ces routes ainsi mesurées, pour fixer au juste la distance en ligne droite d’une ville à une autre. Que Ptolomée, par exemple, ait su dans un détail encore plus grand, qu’on ne le trouve dans le livre sixième de Pline, les mesures que prirent Diogenete et Beton, employés par Alexandre depuis la mer Caspienne jusqu’à l’océan des Indes : s’il n’est point sorti d’Alexandrie, et s’il n’est pas venu sur les lieux remarquer les détours des chemins, et les divers rhumbs de vent que la situation des terres oblige de faire, il ne lui a pas été possible de marquer exactement, ni la position des villes, ni le passage des rivières, encore moins d’en déterminer le cours entier par ses seuls points, et de conclure la grandeur d’un pays par une ou deux lignes géographiques sans avoir les points mitoyens, qui sont absolument nécessaires pour réunir l’une à l’autre.

« Mais comme toutes ces connaissances ne dépendent point de la force du génie, et que ce qu’il aurait fallu faire pour les acquérir, surpasse de beaucoup les forces d’un particulier, Ptolémée n’a point eu d’autre moyen que de s’en rapporter aux mémoires des voyageurs, de combiner leur rapport avec les observations ramassées, et de recourir aux conjectures en une infinité d’endroits ; et si cela n’a pas empêché qu’il n’ait fait un ouvrage utile au public, la description qu’il donna du monde étant très ample, et divisée pour la première fois en degrés de longitude et