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HOAI TSONG ou TSONG TCHING. Seizième empereur.
A régné dix-sept ans.


C’est avec ce prince que va finir la domination chinoise, pour faire place à celle des Tartares, qui gouverne encore maintenant ce vaste empire avec une autorité absolue. Hoai tsong aimait fort les sciences, et écrivait les caractères avec une grande propreté.

Quoiqu’il eût pris des sentiments favorables pour la loi chrétienne, et qu’il la protégeât en diverses occasions, il continuait toujours d’être extrêmement attaché aux bonzes. Il réprima le luxe qui commençait à s’introduire, surtout dans les vêtements. Il était doux, chaste, et modéré, mais très lent à prendre ses résolutions, et d’un caractère défiant. Il ne se fiait pas même à ses plus fidèles ministres. Il défendit aux mandarins toute liaison avec les eunuques.

Ceux-ci ayant introduit des soldats dans le palais, l’empereur leur donna un mois de congé pour aller revoir leur patrie et leurs amis ; il leur fournit même de l’argent pour leur voyage, et ensuite il leur défendit de revenir. Il avait souvent conseillé à son frère de se défaire du chef de ses eunuques nommé Guei tsong, lequel dominait dans le palais avec une fierté et une insolence qui faisait tout craindre.

Ce scélérat ne vit pas plutôt Hoai tsong sur le trône, qu’il prit du poison, et prévint, par la mort qu’il se donna à lui-même, le supplice que méritaient ses crimes. Son cadavre fut mis en pièces par le peuple, on confisqua ses richesses, qui étaient immenses, et l’on rasa ou l’on brûla plusieurs temples que ses flatteurs avaient élevés en son honneur.

Les troupes impériales étant occupées du côté de la Tartarie, les séditieux se multipliaient dans les provinces, et l’on ne pouvait trop se hâter de les réprimer. C’est pourquoi l’empereur résolut de faire la paix avec les Tartares. Il mit à la tête d’une nouvelle armée un eunuque, nommé Yuen, qu’il envoya en Tartarie, avec plein pouvoir de traiter des conditions de la paix.

Cet eunuque était un fourbe et un traître, qui s’étant laissé gagner à force d’argent, conclut le traité aux conditions les plus honteuses. L’empereur refusa de le ratifier, et le traître, pour l’y forcer, prit les mesures suivantes.

Mao ven long, dont la fidélité était à toute épreuve, commandait l’année chinoise. Yuen l’invita à un grand festin, et l’empoisonna ;