Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
LE TIGRE, L’AIGLE, ETC.

Après que ces ordres eurent été exécutés, le brahme se rendit auprès de l’éléphant, et fit semblant de répéter sur lui quelques mantrams ou prières conjuratoires, et d’accomplir quelques autres cérémonies superstitieuses ; après quoi, instruisant de sa délivrance le serpent qui résidait dans la trompe de l’animal, il lui commanda d’en sortir. Ses ordres furent aussitôt exécutés, et la trompe de l’éléphant n’eut pas plus tôt été délivrée de la présence de ce dangereux reptile, que l’animal malade se sentit soulagé : il devint soumis et traitable comme auparavant ; il mangea l’herbe et but l’eau qu’on lui apporta, et bientôt il ne donna plus la moindre marque de douleur ou d’inquiétude.

Dès que le roi fut informé que le brahme qu’il avait fait charger de fers quelque temps auparavant, avait en effet délivré en un instant son éléphant des maux cruels qu’il endurait, il ordonna qu’on lui amenât cet homme extraordinaire, et voulut savoir son histoire : le brahme lui raconta les principales circonstances de sa vie, et lui rapporta sur-tout dans le plus grand détail son aventure avec les animaux et l’orfèvre qu’il avait autrefois retirés d’un puits profond ; il n’oublia pas de lui faire connaître les témoignages de reconnaissance qu’il avait reçus en