Bekri, un Arabe qui visita ces pays-ci vers le milieu du xie siècle, décrit leurs funérailles en ces termes :
« À la mort du roi ces nègres construisent avec du bois de rhônier un grand dôme qu’ils établissent sur le lieu qui doit servir de tombeau. Ensuite ils étendent le corps sur une couche garnie de tapis et de coussins et le placent à l’intérieur du dôme. Ils disposent auprès du mort ses parures, ses armes, les plats et les tasses dans lesquels il avait mangé et bu, et diverses espèces de mets ou boissons. Alors ils enferment avec le corps de leur souverain plusieurs de ses cuisiniers et fabricants de boissons. On recouvre l’édifice de nattes et de toiles, et la foule assemblée s’empresse de jeter
de la terre sur ce tombeau et d’y former ainsi une grande colline. Ils entourent ce monument d’un fossé qui offre un
seul passage à ceux qui voudraient s’en approcher. Ils sacrifient
des victimes à leurs morts et leur apportent comme
offrande des boissons enivrantes. »
Je n’ai malheureusement pu vérifier si le monticule-mirador renfermait encore son dépôt macabre. Le fort se serait difficilement passé d’un perchoir aussi commode. Mais des temps meilleurs ne peuvent tarder. Et quand les Touaregs auront définitivement réintégré le désert, leur